Comment se portent les cabinets d’avocats d’affaires en 2023 ?
Guerre en Ukraine, émeutes, réforme des retraites… Les événements récents en France et sur la scène internationale n'ont pas entravé le business des gros cabinets d’avocats d’affaires. L’exercice 2023 s’annonce toutefois plus compliqué pour certaines structures, révèle la Radiographie des cabinets d’avocats, publiée par Juristes_Associés le 22 septembre.
Alors que les cabinets d’avocats avaient généré un chiffre d’affaires « historique » en 2021, avec une progression de plus de 22 % en 10 ans pour les grosses structures, l’année 2022 a été marquée par un contexte géopolitique mouvementé qui a lourdement impacté l’activité des cabinets. Retour sur les principaux enseignements tirés de la Radiographie des cabinets d’avocats dévoilée fin septembre par Juristes _ Associés.
Chute des transactions
Guerre en Ukraine, crise de l’énergie, émeutes et réforme des retraites en France… C’est « à un mur » que se sont heurtés les cabinets cette année. Conséquence : les transactions ont chuté de manière significative et la plupart des cabinets ont enregistré une croissance faible ou une baisse de leur chiffre d’affaires en 2022.

Les grands cabinets anglo-saxons ont pour leur part été épargnés, annonçant malgré un « tassement de leurs bénéfices », de « beaux résultats » en raison de leurs domaines d’intervention variés et de leur scope géographique.
Explosion des investissements
La croissance en termes de chiffre d’affaires est « réservée aux plus gros » cabinets, et en particulier ceux qui ont entre 51 et 100 « productifs » (c’est-à-dire les avocats exerçant au sein de ces structures). Ces cabinets ont en effet enregistré une hausse de leur CA de + 17,42 % tandis que les cabinets de + de 100 productifs ont gagné + 5 %. Les perdants sont les structures de 31 à 50 productifs, qui ont fait face à une baisse de - 12 %.
Un « tableau mitigé », dû notamment au coût engendré par « la course aux talents », qui a valu aux cabinets d’augmenter considérablement leurs collaborateurs, mais également à l’explosion des investissements notamment « technologiques et en business développement ».
La reprise confirmée pour le contentieux
Et pour 2023 ? L’exercice s’annonce « déjà tendu » selon la Radiographie. Les domaines qui restent florissants sont le private equity, le social, le fiscal et la restructuration de dettes. Quant au contentieux, la reprise est confirmée. Ce sont donc les structures « de niche » ou avec « des activités contracycliques » qui équilibreront mieux leur résultat.
© Lefebvre Dalloz