Immobilier ancien résidentiel en Ile-de-France : moins de ventes et des prix en baisse

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 29 février 2024, les notaires du Grand Paris ont dressé le bilan 2023 du marché immobilier résidentiel ancien en Ile-de-France et ont esquissé les tendances à venir. Ils se sont également intéressés aux achats immobiliers réalisés par les étrangers.

Bilan immobilier 2023 en Île-de-France et perspectives

Bilan 2023. A la suite du choc provoqué par la hausse des taux des crédits à l’habitat tout au long de l’année 2023 (alourdissant les mensualités et grevant le potentiel d’acquisition des futurs acheteurs), les Notaires du Grand Paris ont constaté une accentuation de la baisse de l’activité.

Sur cette période, les volumes de ventes sont historiquement bas avec 139 880 transactions en Ile-de-France (23 % à Paris, 34 % en petite couronne et 43 % en grande couronne), 72 % étant des achats d’appartements et 28 % des achats de maisons. Le recul des ventes de logements anciens dans la région francilienne est de 25 % en un an (24 % pour les appartements et 28 % pour les maisons).

Conséquence de la chute des ventes, les prix au m² subissent une baisse entre 6,8 % (appartements situés dans la capitale) et 8,3 % (maisons situées en petite couronne) sur un an à la fin de l’année 2023. Le prix d’un appartement à Paris est passé de 10 490 €/m² au dernier trimestre 2022 à 9 770 € /m² au dernier trimestre 2023. Dans la région francilienne ce prix est passé de 6 740 €/m² fin 2022 à 6 280 €/m² fin 2023. Quant au prix moyen d’une maison en Ile de France, il est passé, de 368 500 € à 343 400 € pour la même période.

Perspectives 2024. Selon les indicateurs avancés des promesses de vente, la baisse annuelle des prix devrait encore se creuser pour atteindre 7,8 % en avril 2024 en Ile-de France (8,3 % en Petite Couronne et de 7,5 % en Grande Couronne) et les perspectives restent dégradées pour les prochains mois, malgré la consolidation très récente des taux d’intérêts bancaires et les baisses de prix des logements produisant des effets trop faibles pour venir donner assez d’air aux candidats à l’accession et redynamiser le marché.

A plus long terme, avec une baisse significative de l’inflation, une amélioration des conditions de financement et la baisse des prix, l’activité pourrait se fluidifier. En effet, les besoins en terme de logements restent nombreux et il est à souligner que le taux de propriétaires est plus faible en Ile-de-France qu’en province. Sur la base des avants contrats, les notaires du Grand Paris ont calculé un prix moyen de 9 410 € /m² en avril 2024 (- 8,1% en un an). Le prix à l’achat serait ainsi amené au niveau de l’été 2018.

Analyse des ventes en région parisienne à des acquéreurs étrangers

En 2023, les acheteurs étrangers ont représenté 11,2 % des transactions.

L’achat par les étrangers non-résidents. Les étrangers non-résidents, avec 1 250 ventes entre janvier et septembre 2023, soit 1,1 % du total des ventes (+ 6 % en un an), bénéficient d’un pouvoir d’achat élevé et, par conséquent, n’ont pas besoin de crédit pour l’acquisition de leur pied à terre essentiellement situé dans les arrondissements du centre de la capitale (68 %).

Les Américains représentent un quart des achats étrangers non-résidents avec l’achat d’un bien de 60 m2 en moyenne pour un prix moyen de 715 000 € (11 916 € /m2), suivent les Libanais avec 12 % des ventes et une superficie moyenne de 48 m (521 000 €, soit 10 864 €/m2). Quant aux Italiens, ils reprensent 9 % des ventes aux étrangers (surface moyenne de 31 m2, prix moyen de 397 000 €, soit 12 806 €/m2).

Les Notaires du Grand Paris recensent 62 nationalités représentées, un record qui confirme la diversification des clientèles.

L’achat par les étrangers résidents. Les achats réalisés par des étrangers résidents (10 960 ventes en 2023, soit 10 % du total des ventes) ont connu une baisse de 18 % sur les neuf premiers mois 2023 par rapport à cette même période 2022 due à la problématique, similaire aux achats des Français de la hausse des taux et difficultés d’accès au crédit ; cette diminution reste cependant moins élevée que l’ensemble du marché (- 25 %).

Les Portugais, avec 13 % des ventes de logements anciens, restent à la première place même si les statistiques montrent un recul par rapport à 2019 (- 5 %), avec une préférence pour les maisons (45 % des ventes) et une moyenne pour cette typologie de biens de 285 000 € pour 89 m2. Suivent les Chinois avec 10 %, qui à l’inverse préfèrent les appartements (90 % des achats) avec une moyenne 59 m2 et un budget de 273 600 € et les Algériens (8 %).

 

Dossier de presse, 29 févr. 2024

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