Panorama rapide de l’actualité « santé » des semaines du 15 janvier au 31 janvier 2024
Sélection de l’actualité « Santé » marquante des semaines des semaines du 15 janvier au 31 janvier.
 
                            Personne et corps humain
Accouchement sous X et accès aux origines
- La France n’a pas violé la Convention européenne des droits de l’homme en refusant de révéler à une personne née « sous X » l’identité de sa mère biologique. La CEDH considère que le juste équilibre entre le droit de la requérante de connaître ses origines et les droits et intérêts de sa mère biologique à maintenir son anonymat n’a pas été rompu.
 Elle relève par ailleurs que le Conseil national de l’accès aux origines personnelles (CNAOP) a recueilli un certain nombre d’informations non identifiantes qu’il a transmises à la requérante et qui lui ont permis de comprendre les circonstances de sa naissance. Elle constate, d’autre part, que la requérante a bénéficié d’une procédure devant les juridictions internes au cours de laquelle elle a pu faire valoir ses arguments de manière contradictoire. (CEDH, 30 janv. 2024, n° 18843/20, Cherrier c. France)
Bientôt de nouvelles règles pour les substances d’origine humaine
- Un accord politique est conclu entre le Parlement européen et le Conseil en vue de renforcer la sécurité et la qualité des substances d’origine humaine. Le nouveau règlement garantira une meilleure protection des receveurs, des donneurs et des enfants nés d’une assistance médicale à la procréation. Il remplacera les règles de sécurité et de qualité énoncées dans la directive sur le sang et les composants sanguins (n° 2002/98/CE) et dans celle sur les tissus et les cellules (n° 2004/23/CE).(https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_23_6590)
Données personnelles
Publication des données médicales de prostituées
- La CEDH condamne la Grèce pour avoir imposé des tests VIH à des prostituées sans leur consentement préalable et pour avoir publié leurs données médicales et leurs identités. La Cour juge qu’il y a eu une ingérence dans leur droit au respect de leur vie privée. (CEDH, 23 janv. 2024, n°s 71555/12 et 48256/13, aff. O.G. et autres c. Grèce)
Conservation des données biométriques et génétiques des personnes décédées
- Les autorités de police ne peuvent conserver, sans autre limite temporelle que celle du décès de la personne concernée, des données biométriques et génétiques concernant toutes les personnes ayant fait l’objet d’une condamnation pénale définitive pour une infraction volontaire. Quand bien même cette conservation générale et indifférenciée est justifiée par la prévention et la détection d’infractions pénales, d’enquêtes et de poursuite ou d’exécution de sanctions pénales, les autorités nationales sont tenues de mettre à la charge du responsable du traitement l’obligation de vérifier régulièrement si cette conservation est toujours nécessaire, et reconnaître à l’intéressé le droit à l’effacement de ces données lorsque tel n’est plus le cas. (CJUE, 30 janv. 2024, n° C-118/22)
Hébergement des données de santé : la CNIL valide Microsoft
- Le groupement d’intérêt public « Plateforme des données de santé » (GIP PDS) souhaite constituer un entrepôt de données de santé afin de permettre la réalisation de recherches, d’études et d’évaluations dans le domaine de la santé, dénommé « EMC2 ». Le GIP PDS a fait le choix de recourir à la société Microsoft en qualité d’hébergeur des données. La CNIL valide ce choix et autorise la constitution de l’entrepôt pour une durée de trois ans. Elle regrette néanmoins que la stratégie mise en place pour favoriser l’accès des chercheurs aux données de santé n’ait pas fourni l’occasion de stimuler une offre européenne à même de répondre à ce besoin. (CNIL, Délib. n° 2023-146, 21 déc. 2023 autorisant le groupement d’intérêt public " Plateforme des données de santé " à mettre en œuvre un traitement automatisé de données à caractère personnel ayant pour finalité la constitution d’un entrepôt de données dans le domaine de la santé, dénommé " EMC2 ")
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