Reporting extra-financier : comment les entreprises s’organisent
Le 7 septembre, le groupe Mazars a organisé en partenariat avec Les Echos-Le Parisien un webinaire portant sur le reporting extra-financier. A l’ordre du jour : où en sont les entreprises à l’approche de l’entrée en vigueur de la directive CSRD ?
Alors que la Commission européenne vient de révéler l’acte délégué détaillant les premières normes d’information en matière de durabilité (ESRS) que devront bientôt respecter les entreprises assujetties à la directive CSRD, le cabinet Mazars a dévoilé les résultats de son dernier baromètre RSE 2023 et organisé une table ronde à laquelle étaient conviés plusieurs dirigeants d’entreprises de toutes tailles. L’occasion pour eux d’échanger sur leurs pratiques et de témoigner en particulier sur la façon dont ils s’organisent en interne pour faire face à ces nouvelles problématiques.
Appropriation du sujet par les dirigeants
Premier bilan positif : 100 % des entreprises ont une stratégie RSE et les organes dirigeants s’approprient de plus en plus le sujet selon le baromètre. Et cela se confirme dans la pratique. Au sein du conseil d’administration du groupe Orange par exemple, « il y a un comité de consultation », annonce Jean-Benoît Besset, directeur de la transition environnement et énergie. Chez L’Oréal France également, « deux têtes » du comex portent ces sujets, explique Elodie Bernadi, directrice RSE et développement durable.
« Dans les entreprises, parfois, on confond politique et actions », nuance toutefois Edwige Rey, responsable RSE au sein de Mazars. « Les groupes matures sur le sujet vont peut-être faire des impasses sur certains points et l’assumer ».
Souder les postes
Au niveau de l’organisation en interne, les entreprises travaillent à souder les postes et à coopérer entre les directions. Chez Orange, « la finance pilote et la RSE contribue », assure Jean-Benoît Besset. Au sein de la société Interparfums, les premières démarches consistent à « mettre en place des structures avec des équipes mixées de finance et de RSE », raconte Philippe Santi, directeur général délégué de l’enseigne.
Besoins en outils informatiques
Les dirigeants ont par ailleurs fait part de leurs difficultés techniques. La première : le manque de communication avec les parties prenantes, un sujet confirmé par les résultats de l’étude Mazars. L’accès à la donnée est en effet difficile pour la plupart des entreprises. « Parfois, nous sommes dépendants des parties prenantes qui ne peuvent pas nous donner les mesures », observe Yves Marque, secrétaire général de Covivio. Même constat pour Elodie Bernadi. « Même pour un grand groupe mondial, c’est très compliqué ». Selon elle, il faudrait déterminer « comment aider les petits fournisseurs » à faire remonter l’information.
Dernier axe d’amélioration : « connaître les besoins en outils informatiques », affirme Elodie Bernadi. Un aspect partagé par Jean-Benoît Besset, qui souligne la nécessité de mettre en place des systèmes d’information et des processus clairs. « Nous écrivons tout et cela prend du temps », précise le directeur de la transition environnement et énergie.
Les entreprises ont encore quelques mois pour définir leurs de feuilles de route et cadrer leur périmètre, la directive CSRD entrant en vigueur à compter du 1er janvier 2024.
© Lefebvre Dalloz